Une exposition de denrées bas-carbone.
© Jacopo Maia/Unsplash.

Denrées bas-carbone

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L’impact carbone de l’alimentation peut être réduit de manière significative en privilégiant un régime à base de plantes et en remplaçant les aliments à fortes émissions par des options à faibles émissions de carbone. Nous devons par exemple apprendre à manger moins de viande, tout en étant attentifs au mode de production et à la saisonnalité des produits.

Grâce à leur empreinte carbone et en considérant l’ensemble du cycle de vie, les organisations peuvent identifier les aliments qui émettent le plus d’émissions de gaz à effet de serre (soit en volume total, soit rapporté au kg) et concentrer leurs efforts sur ceux-ci. La stratégie d’approvisionnement en nourriture doit être revue en étroite collaboration avec les nutritionnistes et le personnel sur le terrain afin d’identifier les possibilités d’évolution des habitudes alimentaires en vue de privilégier des denrées bas carbone.  Le remplacement de la viande par des protéines végétales, la réduction de l’approvisionnement en riz ou en huile de palme, ou encore le passage à des alternatives alimentaires comme les légumineuses.

On estime que la production de nourriture génère entre 21 et 37% des émissions anthropiques globales. (1) Pour les organisations humanitaires, la nourriture est souvent destinée aux populations bénéficiaires. L’impact climatique associé est important en raison des grandes quantités de nourriture achetées. Les choix alimentaires effectués pour les événements ou déjeuners d’affaires sont d’autres exemples pertinents. Agir sur quelques aliments clés peut paraitre anodin à première vue. Pourtant, certains, comme la viande, sont déterminants pour faire évoluer les habitudes alimentaires comme les pratiques agricoles bien au-delà de la sphère professionnelle de l’organisation.

Chiffres clés

20 fois plus

La production de viande bovine, ovine ou caprine émet 20 fois plus d’émissions par gramme de protéine que les légumineuses et nécessite 20 fois plus de terres. (2)

Plus faible

Les légumineuses, le maïs et le blé ont un impact sur les gaz à effet de serre par tonne de protéines beaucoup plus faible que le riz. (3)

1.5 %

Le méthane provenant du riz représente 1,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 10 % de l’ensemble des émissions agricoles. (4)

2 fois plus

L’huile de palme a un impact carbone 2 fois plus important que l’huile de tournesol. (5)

Actions clés

  • #1 Prioriser

    Identifier les aliments ayant le plus grand impact sur l’empreinte carbone. (6)

  • #2 Identifier les alternatives potentielles

    Utiliser les données publiques disponibles pour identifier les alternatives potentielles à faible émission de carbone.

  • #3 Augmenter les options végétariennes

    Réduire la consommation de produits d’origine animale lorsque cela est possible (en particulier la viande de ruminants : bœuf, mouton et chèvre) et augmenter les options végétariennes.

  • #4 Diversifier l'approvisionnement en riz

    Remplacer au moins partiellement le riz par des alternatives à moindre intensité de carbone, telles que les légumineuses (lentilles, pois chiche), les oléagineux (châtaignes, noix) ou d’autres céréales (blé, semoule) idéalement d’origine locale ou régionale. Attention au mais, très consommateur d’eau.

  • #5 Être vigilant sur l’huile de palme

    Remplacer les produits alimentaires (ou d’hygiène) qui contiennent de l’huile de palme par des alternatives qui n’en contiennent pas (huile de tournesol) ou qui sont certifiées Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO).

  • #6 S'engager auprès des principales parties prenantes internes

    Impliquer les nutritionnistes et le personnel en contact étroit avec les bénéficiaires pour garantir une alimentation nutritive et équilibrée et des choix culturellement acceptables lors de la sélection d’options alternatives.

  • #7 Rationaliser le processus de passation de marchés

    Intégrer les données carbone des principales denrées dans le processus de prise de décision sur les achats.

  • #8 Augmenter les options végétariennes à la cantine et lors d’évènements

    Intégrer des critères pour augmenter la part de repas végétariens dans les contrats avec le prestataire de services pour la cantine et les traiteurs.

Une variété de légumes bas-carbone sont exposés sur un marché.
© Alexandr Podvalny/Unsplash.

À considérer

  • Co-bénéfices potentiels

    • Impact positif sur la santé grâce à la réduction de la consommation de viande et à la diversification des régimes alimentaires
  • Conditions de réussite

    • Sensibilisation interne sur les liens entre choix alimentaires, santé, environnement et climat
  • Prérequis et spécificités

    • Disponibilité d’alternatives en quantité suffisante
  • Risques potentiels

    • Mécontentement des bénéficiaires si les alternatives sont trop éloignées des habitudes alimentaires ou encore du personnel dans le cas de buffets végétariens (enjeu culturel)
    • Sous-approvisionnement en nutriments des bénéficiaires, dans le cas ou des nutritionnistes ne seraient pas inclus dans le processus de changement et de décision
    • Mauvais choix d’alternatives. Par exemple, si le calcul des émissions de gaz à effet de serre des denrées ciblées ne prenait pas bien en compte la totalité des émissions y compris celles liées au transport des aliments ou la saisonnalité, ou encore si d’autres enjeux écologiques majeurs étaient oubliés comme la production de maïs sur des territoires qui manquent d’eau, l’utilisation massive de pesticides ou encore le brulage pour la canne à sucre

Expériences réussies

Critères de l'UE pour les marchés publics écologiques

Les critères écologiques de l’UE en matière de marchés publics pour les denrées alimentaires, les services de restauration et les distributeurs automatiques comprennent des critères visant à augmenter la consommation de légumineuses, de légumes, de fruits, de céréales complètes et de noix, par exemple : X plats végétariens ou à base de plantes à proposer chaque jour ou le  » plat du jour  » doit être un plat végétarien ou à base de plantes. Le soumissionnaire doit fournir la planification du menu avec les alternatives. (7)

Ville d'Helsinki : Réduire l'utilisation de produits laitiers et de viande

L’utilisation de produits laitiers et de viande dans les services de restauration de la ville d’Helsinki sera réduite de 50 % d’ici 2025. (8)

Unilever : Des produits qui apportent une nutrition positive

Unilever s’est fixé pour objectif de doubler le nombre de produits vendus offrant une nutrition positive (c’est-à-dire contenant des substituts de viande et de produits laitiers d’origine végétale) d’ici 2025 (% des portions vendues). (9)

UN ESCAP : Restauration durable lors d'événements

La CESAP (Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique) donne la préférence au poisson et aux protéines végétariennes par rapport aux protéines à base de viande pour les événements. (10)

Nous identifions la réduction de la consommation de viande de ruminants (bœuf, mouton et chèvre) comme la stratégie la plus prometteuse pour réduire les besoins en terres et les émissions de gaz à effet de serre - tout en obtenant des avantages pour la santé. WRI, Creating a Sustainable Food Future, 2019

Tools and good practices

  • Graphique : émissions par kg de produits alimentaires sélectionnés

    Le graphique, par Our World in Data, donne un aperçu des émissions de gaz à effet de serre par kg de produit alimentaire. En anglais.

    En savoir plus
  • Comment réduire l'empreinte carbone de mon alimentation

    Un résumé par Ecotoxicologie sur l'empreinte carbone de l’alimentation, comparaisons de denrées et recommandations

    En savoir plus
  • Creating a Sustainable Food Future: A Menu of Solutions to Feed Nearly 10 Billion People by 2050

    Rapport complet par le World Resource Institute sur les impacts de la production alimentaire et une discussion approfondie sur les solutions permettant de lutter contre l'impact environnemental et climatique de l'agriculture. Les graphiques p.77-78 montrent l'impact d'une variété de produits alimentaires en présentant les émissions d'éléments clés par calories et protéines consommées. En anglais.

    En savoir plus
  • Base Carbone de l'ADEME : Facteurs d'émission par produit alimentaire

    Base de données avec des facteurs d'émission, y compris pour les produits alimentaires (nécessite un enregistrement, gratuit). Disponible en français et en anglais.

    En savoir plus
  • Sustainable Rice Platform Certification

    La plateforme pour le riz durable gère un système de certification de la durabilité du riz. En anglais.

Pour aller plus loin

Sources

(1) IPCC, Climate Change and Land, 2019. En anglais. En savoir plus.

(2) WRI, Creating a Sustainable Food Future, 2019. En anglais. En savoir plus.

(3) WRI, Creating a Sustainable Food Future, 2019. En anglais. En savoir plus.

(4) IPCC, Agriculture, Forestry and Other Land Use (AFOLU), 2014. En anglais. En savoir plus.

(5) J. Poore and T. Nemecek, « Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers », Science 360(6392), 987–992, 2018. En anglais. En savoir plus.

(6) Comment réduire l’empreinte carbone de mon alimentation, Ecotoxicologie. En savoir plus.

(7) European Commission, EU Green Public Procurement Criteria for Food, Catering Services and Vending Machines, 2019. En anglais. En savoir plus.

(8) Procura+ Network, Case Study Helsinki, 2021. En anglais. En savoir plus.

(9) Unilever, Positive Nutrition and Fortification. En anglais. En savoir plus.

(10) UNESCAP, Green Meeting Guide for Participants. En anglais. En savoir plus.

(11) WRI, Creating a Sustainable Food Future, 2019. En anglais. En savoir plus.

 

Photo de couverture © Jacopo Maia/Unsplash.