Les exemples qui nous inspirent

En octobre 2020, le National Health Service (NHS) britannique a annoncé l’objectif ambitieux de devenir le premier service de santé national à zéro émission au monde. (1) Comme 62 % de ses émissions proviennent de la chaîne d’approvisionnement, le NHS a défini une voie claire pour emmener les fournisseurs sur le chemin de la décarbonisation. Le NHS est responsable d’environ 4 % des émissions de la Grande-Bretagne. Comme l’a déclaré le directeur général du NHS, Sir Simon Stevens : « […] en tant que plus grand employeur de ce pays, représentant près d’un dixième de l’économie britannique, nous sommes à la fois une partie du problème et une partie de la solution ». Ayant clairement reconnu que l’urgence climatique est aussi une urgence sanitaire, le NHS a lancé le programme « For a Greener NHS » en janvier 2020 afin de définir une voie crédible pour atteindre des émissions nettes nulles.(2)

Les émissions de la chaîne d’approvisionnement (15,6 MtCO2e au total, soit 62 % des émissions totales) comprennent la fabrication de biens, le fret, la restauration, les services aux entreprises et la construction. La plus grande partie provient de la fabrication de biens tels que les produits pharmaceutiques et chimiques (32 % des émissions totales de la chaîne d’approvisionnement, soit 5,1 MtCO2e), ainsi que des équipements médicaux (19 % des émissions totales de la chaîne d’approvisionnement, soit 3,0 MtCO2e).(3) Le NHS dispose d’une large base de fournisseurs, avec plus de 80 000 fournisseurs – les inciter à décarboniser leurs produits et processus de production est un défi majeur, mais aussi une opportunité de mener une action climatique ambitieuse.

Le NHS a identifié trois leviers majeurs pour réduire les émissions de sa chaîne d’approvisionnement et atteindre les objectifs nets zéro (4):

• une utilisation plus efficace des fournitures
• les substitutions à faible teneur en carbone et l’innovation en matière de produits (5)
• s’assurer que les fournisseurs décarbonisent leurs propres processus

La décarbonisation des fournisseurs a été identifiée comme l’activité ayant le plus d’impact sur la réduction de l’empreinte carbone du NHS dans le rapport « Delivering a Net Zero National Health Service » du NHS. (6)

Pour y parvenir, le NHS a défini des attentes claires et transparentes à l’égard de ses fournisseurs. D’ici la fin de la décennie, le NHS ne s’approvisionnera plus auprès de fournisseurs qui ne respectent pas ou ne dépassent pas ses exigences en matière d’émissions nettes zéro.

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Médecins Sans Frontières (MSF) La France a considérablement réduit la part du transport aérien et augmenté le volume de marchandises transportées par fret maritime. Dans les années 2010, 70 % du volume total de marchandises était transporté par avion. En 2021, 67 % des marchandises transportées le seront par fret maritime et seulement 29 % par voie aérienne. Ce changement a permis de réaliser des économies financières, le transport maritime étant beaucoup moins coûteux que le transport aérien.

Ce changement est le résultat d’une réflexion menée en collaboration avec la direction médicale de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de l’organisation. La planification des commandes médicales a été identifiée comme le principal levier d’amélioration. Auparavant, de nombreuses commandes « urgentes », envoyées par avion, étaient destinées à des projets réguliers et non à des projets d’urgence. Elles étaient le plus souvent destinées à pallier des ruptures de stock qui peuvent être anticipées et évitées par une bonne planification. Pour mieux planifier les commandes et éviter le recours au transport aérien, MSF France a développé un outil sous forme de fiches « Lead Time Performance », dans lesquelles le processus d’approvisionnement est décomposé en 10 étapes clés.

Selon les responsables de l’approvisionnement de Médecins sans frontières France, il est possible d’aller plus loin. Les médicaments devant être conservés dans la chaîne du froid pourraient être transportés dans des conteneurs maritimes réfrigérés dont la température interne serait constante entre 2 et 8°.

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L’ETH Zurich est une université publique de recherche en Suisse, qui se concentre principalement sur la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques.

Travaillant dans le cadre d’un processus participatif depuis 2018 avec le conseil exécutif, les départements et les unités administratives, l’ETH Zurich s’est engagée à réduire de 11 % ses émissions aériennes par habitant de 2019 à 2025 par rapport à la moyenne des années 2016-2018. En 2021, certains départements ont augmenté leur objectif de réduction, de sorte que l’objectif de réduction pour l’ensemble de l’ETH est désormais de 15 %. L’ETH Zurich a développé un large éventail de mesures concrètes et innovantes pour atteindre l’objectif de réduction.

Sensibilisation à la recherche et à l’enseignement

De nouveaux outils ont été développés, tels que des fiches d’information sur les émissions des vols et les alternatives aux voyages aériens, un arbre de décision pour les vols (7) pour aider le personnel à prendre des décisions, ainsi qu’une carte comparant les temps de trajet en train et en avion et les émissions de CO2 (8). Un prix d’excellence pour les voyages durables a été lancé, et des cours et des colloques sur la réduction ou la compensation des vols ont été organisés.  

Politique en matière de voyages et de dépenses

La politique de l’ETH Zurich en matière de frais professionnels (9) a été mise à jour en 2021, n’autorisant que les voyages d’affaires les plus nécessaires et privilégiant les alternatives virtuelles. Les vols sont limités au strict minimum. Pour les destinations de voyages d’affaires qui peuvent être atteintes en train ou en bus en moins de 8 heures de voyage, ces options correspondantes doivent être prises en considération. Il est interdit d’utiliser à des fins privées les miles de fidélisation gagnés lors de voyages d’affaires.

Planification des voyages durables

Un outil de décision de voyage routeRANK (10), comprenant des données sur l’empreinte carbone, a été introduit pour les membres de l’ETH Zurich. Les vols directs sont encouragés, ainsi que la réservation d’un avion ou d’une compagnie aérienne à faible consommation de carburant. Le regroupement et la combinaison de voyages (par exemple, une conférence et une réunion de projet) sont favorisés. La préférence est donnée aux voyages en train plutôt qu’en avion (par exemple, des incitations pour prendre le train, des mesures dissuasives pour les vols d’affaires). De meilleurs outils de vidéoconférence et de conférence virtuelle ont été acquis et une formation aux techniques de présentation virtuelle a été dispensée. Des efforts sont en cours pour réduire le nombre de personnes par groupe de travail et par congrès sans compromettre les perspectives de carrière des jeunes scientifiques.

Un nouveau système de surveillance et d’évaluation des émissions des vols

À partir de 2019, les vols de toutes les unités organisationnelles seront enregistrés dans le système financier de l’ETH, avec le numéro de vol, la classe de voyage et la date. Les départements et les unités administratives reçoivent un résumé mensuel de leurs émissions de CO2 liées aux vols. Cela permet de motiver les voyageurs à opter pour des vols en classe économique (plutôt qu’en classe affaires), des vols directs et des compagnies aériennes ayant des flottes plus efficaces.

Taxe interne sur le CO₂

Certains départements ont également décidé d’introduire leur propre taxe interne sur le CO₂ (taxe carbone) en tant que taxe de pilotage. Les recettes seront utilisées pour l’enseignement, la recherche ou la promotion de jeunes talents pour des projets axés sur la réduction du CO₂.

Le ministère de la Défense des Pays-Bas est responsable de l’armée, des questions de défense nationale et des anciens combattants. Dans le cadre du « Green Deal » de l’approvisionnement circulaire du gouvernement néerlandais, le ministère de la Défense des Pays-Bas a demandé à ses fournisseurs de soumettre des propositions de textiles contenant au moins 10 % de fibres recyclées.

Six fournisseurs ont soumis des offres, mais seuls quatre d’entre eux ont été en mesure de répondre aux exigences. Attribués en juin 2016, les contrats s’élevaient à environ 430 000 euros pour les serviettes et les gants de toilette, et à 1,38 million d’euros pour les salopettes, contenant respectivement 36 % et 14 % de fibres recyclées. Ils ont généré des économies estimées à 233 millions de litres d’eau, 69 000 kgCO2 et 23 MJ d’énergie.

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Peindre les toits des bâtiments en blanc permet de rafraîchir les bâtiments et les villes.  Un « toit frais » blanc renvoie la chaleur du soleil vers le ciel, limitant ainsi la chaleur générée sur le toit et à l’intérieur du bâtiment. Il s’agit d’une solution simple et efficace, qui a déjà fait ses preuves dans le monde entier, et qui permet de réaliser des économies sur le plan du climat et des coûts. Dans les pays au climat chaud, comme l’Europe du Sud ou l’Afrique du Nord, il est courant de voir des bâtiments traditionnellement blancs. Cette pratique séculaire connaît un regain d’intérêt pour devenir plus efficace sur le plan énergétique et limiter l’effet d’îlot de chaleur urbain.

Depuis 2010, la ville de New York a repeint en blanc 10 millions de mètres carrés de toits de bâtiments (11). ce qui a permis de réduire de 40 % l’utilisation des climatiseurs. 

Des toits des supermarchés à ceux des entrepôts en passant par les bâtiments publics tels que les écoles et les hôpitaux, les initiatives se multiplient (12). En 2015, le supermarché E. Leclerc de Quimper a recouvert sa toiture de 6 097 m2 d’une peinture blanche spéciale. En trois ans, la consommation d’énergie a baissé de plus de 45 %, passant de 1 250 à 750 Kva. 175 tonnes de CO2 sont économisées par an, ainsi que 20 000 € d’économies d’électricité et 5 000 € d’économies de maintenance, pour un coût faible (moins de 20 €/m²) et un rendement élevé (13).

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) affirme que « peindre les toits en blanc permettrait d’économiser 1Gt/an d’émissions de gaz à effet de serre, soit l’équivalent de 250 millions de véhicules », et qu’il s’agit de l’une des solutions les plus rapides et les moins coûteuses pour s’adapter au changement climatique et l’atténuer.

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Les stations mobiles de lavage des mains Gravit’eau utilisent une très petite quantité d’eau grâce à un système de recyclage automatique. Idéale pour les situations de crise et de pénurie d’eau, Gravit’eau réduit en toute sécurité la consommation d’eau jusqu’à 99 % par lavage de mains par rapport à d’autres méthodes. L’eau utilisée pour le lavage des mains est évacuée à l’aide d’une pompe à pied. Les eaux usées sont recueillies dans un réservoir et automatiquement filtrées par une membrane. La membrane de filtration est extrêmement fine et ne laisse passer ni bactéries ni virus. L’ensemble du système fonctionne par gravité. Cette technologie permet de recycler l’eau sans électricité, sans entretien complexe et sans apport chimique continu. Outre le lavage des mains, d’autres utilisations de cette technologie de filtration sont à l’étude pour des quantités d’eau plus importantes, notamment le traitement des eaux usées domestiques utilisées pour la cuisine ou l’hygiène personnelle (14).

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